Quand j’exerçais comme sage-femme, et même depuis que je suis installée comme hypnothérapeute, de nombreuses femmes m’ont partagé leur expérience de grossesse et d’accouchement.
Beaucoup heureusement disent que ça s’est passé « comme une lettre à la poste », « sans soucis », voire « une super expérience, je suis prête à recommencer dès demain… » Et ceci même quand l’accouchement, d’un point de vue professionnel, n’as pas été physiologique.
Mais beaucoup aussi ont vécu un accouchement qu’elles décrivent comme « difficile, pénible, voire carrément horrible… »
- « J’ai été déclenchée, je ne suis même pas sûre qu’il y avait une vraie raison pour ça… »
- « La sage-femme m’a mal parlé / Un tel dans l’équipe a été franchement désagréable. »
- « J’ai dû accoucher sur le dos, alors que je voulais enfanter à quatre pattes… »
- « On m’a menacée, que si je ne suivais pas ce protocole, je risquais de perdre mon bébé… »
- « On m’a enlevé mon bébé, je n’ai pas pu le voir tout de suite »
- « Ca se passait bien, et dès qu’on m’a percé la poche des eaux, tout s’est arrêté »
- « Je ne voulais pas la péridurale, mais à force de me persuader de la prendre, j’ai craqué. Finalement, je ne sentais pas la poussée, j’ai dû avoir un forceps et une grosse épisio. »
- Et tant d’autres témoignages… Quelle est part de réalité ? D’interprétation ? De ressenti ?

Combien de femmes ont du mal à s’en remettre. Même des années plus tard, le souvenir est toujours présent et les pollue dans leur vie intime, familiale et même professionnelle. Pour certaines, cette naissance a été tellement difficile qu’elles n’ont pas voulu avoir d’autres enfants, quand bien même elles auraient souhaité une famille plus nombreuses.
Hélas, nous avons oublié – particulièrement en France – que la grossesse et l’accouchement sont d’abord des événements familiaux, des événements humains. Et que dans bien des naissances, moins on y touche, mieux ça se passe. Et puis cette organisation des services, qui fait que les sages-femmes passent plus de temps devant un ordinateur qu’avec les femmes, et qu’il est bien plus rentable de faire des gestes techniques que d’accompagner la physiologie…
J’aime l’adage des pays du nord : « à la maison quand c’est possible, à l’hôpital si nécessaire. »
Heureusement, il y a des solutions pour réparer ces traumatismes obstétricaux et périnataux. L’hypnose éricksonienne en est une : verbaliser auprès d’une professionnelle qui connait les situations de l’intérieur, qui peut expliquer et mettre des mots sur les mots, remettre de la paix, de la sécurité, archiver le souvenir douloureux, construire ou reconstruire un souvenir positif…
Il y a aussi un deuil à faire, celui d’un accouchement parfait, idéal. Et se libérer d’un gros poids de culpabilité « j’ai imposé ça à mon bébé, à mon mari ». Ou encore, « j’aurais dû être plus forte »…
En quelques séances, la vie peut rejaillir, on peut refaire des projets, respirer… REVIVRE !